Leaders assassinés en Afrique centrale 1958-1961 – Karine Ramondy

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Detalhe de Capa de Leadrs assassinés en Afrique centrale 1958-1961 / Karine Ramondy /

RAMONDY K Leaders assanines Leaders assassiné RAMONDY, Karine. Leaders assassinés en Afrique centrale 1958-1961: Entre construction nationale et régulation des relations internationales. Paris: L’Harmattan, 2020. 537 p. Resenha de: BELLA, Sihem. Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie (APHG). 20 nov. 2020. Disponível em < https://www.aphg.fr/Karine-Ramondy-Leaders-assassines-en-Afrique-centrale-1958-1961>Consultado em 11 jan. 2021.

En suivant la trajectoire de quatre leaders d’Afrique centrale au temps des indépendances, Barthélémy Boganda (République centrafricaine), Patrice Lumumba (République du Congo), Félix Moumié et Ruben Um Nyobè (Cameroun), Karine Ramondy interroge l’assassinat politique comme moyen de réguler les relations internationales et comme fondement de la construction nationale. Elle contribue par ce travail au renouvellement de l’historiographie des indépendances et l’histoire des mémoires en Afrique centrale.

Karine Ramondy, chercheuse associée à l’UMR Sirice de l’université Paris-I, est spécialiste de l’histoire de l’Afrique dans les relations internationales au XX e siècle, de l’histoire des violences coloniales et postcoloniales et de l’anthropologie historique du combattant. Son ouvrage, Leaders assassinés en Afrique centrale 1958-1961 : entre construction nationale et régulation des relations internationales, paru aux éditions L’Harmattan en 2020, suit la trajectoire de quatre leaders d’Afrique centrale des indépendances, Barthélémy Boganda (République centrafricaine), Patrice Lumumba (République du Congo), Félix Moumié et Ruben Um Nyobè (Cameroun). Au prisme de leur assassinat politique – défini comme le « meurtre intentionnel d’une victime, perpétré pour des raisons liées à sa position publique éminente, commis à des fins politiques » (p. 17), Karine Ramondy défriche l’histoire de trois États en croisant les échelles durant près d’une décennie, sans pour autant essentialiser « l’Afrique centrale ». L’ouvrage contribue au renouvellement de ce champ historiographique initié depuis les années 1980, dans le sillage des travaux de Jean-François Bayart, Béatrice Hibo, Florence Bernault, Rémy Bazenguissa, Françoise Blum ou encore Daniel Abwa.

Avec la tâche délicate de travailler à la première étude historique sur le sujet, l’historienne s’est appuyée sur des sources variées mais dispersées : des archives étatiques des anciens pays colonisateurs, des entretiens de « témoins », des archives de la commission de tutelle de l’ONU ou encore des archives de partis, dirigeants et personnalités du temps de l’indépendance. Certaines de ses sources figurent d’ailleurs dans une partie annexe très riche, comportant des photographies, des extraits de correspondance ou encore des documents d’archives, publiques ou privées. La recherche adopte une approche biographique combinée à une approche comparative, de manière à « cerner des connexions à l’échelle globale » (p. 20). Il s’agit de s’interroger sur des invariants potentiels, mais aussi sur le rôle des puissances occidentales et les complicités liés à ces assassinats. L’ouvrage se divise en quatre parties. Si les deux premières parties se concentrent sur l’émergence de ces self-made men et les processus qui conduisent à leurs morts, les deux dernières élargissent la focale et les font revenir « à la vie » pour évoquer, dans le cadre des relations internationales, les synergies qui ont favorisé leur disparition.

Des leaders encombrants

Dans une première partie, Karine Ramondy commence par étudier la « fabrique du leader », étape préalable pour montrer en quoi les leaders apparaissent rapidement comme « encombrants » (p. 39) – pour leurs rivaux locaux comme pour les puissances occidentales qui échouent à les influencer. Une situation qu’elle résume en ces mots, inspirés par l’écrivain Albert Memmi : « à vouloir s’asseoir sur deux chaises, on est assis nulle part » (p.41). L’enfance et l’éducation des leaders est d’abord évoquée : ils sont des « enfants des
marges, orphelins ou délaissés par leurs parents d’origine très modeste dont aucun n’est issu d’un lignage ou d’une chefferie prestigieuse » (p. 41). L’importance de l’école pour ces élites, dont les membres étaient appelés « évolués », est soulignée : il s’agissait d’en faire, « des auxiliaires de qualité mais sans trop de qualités » aux yeux des colons (p. 43). Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobè, Félix Moumié et Barthélémy Boganda étaient considérés comme « évolués » car européanisés, une situation que l’historienne décrit comme difficile : ils étaient « détachés de leurs racines et ancrés dans un nouvel univers qui leur est hostile » (p. 63).

Karine Ramondy explore également leurs relations avec les femmes, révélatrices de leurs tiraillements et de leurs contradictions. Elle évoque notamment le rôle de la mobilisation des femmes pour l’indépendance, prenant l’exemple de Ruben Um Nyobè et de son épouse Marthe Ngo Mayack, qui prennent le maquis en famille (p. 69), ou encore le décalage entre le discours officiel des révolutionnaires sur l’égalité des sexes et la persistance de la sujétion de leurs épouses dans la sphère domestique, prenant l’exemple de Léonie Abo, mariée de force et soumise aux décisions de Mulele (p. 70). Les leaders étudiés, qui doivent leur réussite à leur volonté et à leur force de travail hors norme, se sont attachés à forger un leadership « à l’africaine », incarnation de la modernité et du développement (p. 74). Dans des pages passionnantes, Karine Ramondy étudie les références à la sorcellerie et aux forces occultes dans le discours des opposants aux leaders, dont se jouent parfois ces derniers ; ainsi Boganda détourne sa réputation de « possédé » (p. 76), alors que son statut de prêtre semble avoir facilité le syncrétisme entre pratiques de sorcellerie et christianisme aux yeux des Centrafricains.

Sur les circonstances et les contextes rapprochés des assassinats, Karine Ramondy montre que les leaders ont été chassés comme des animaux, faisant écho aux travaux de Lancelot Arzel sur la pratique de la chasse coloniale (p. 92). L’animalisation des leaders a en effet été très largement relayée par les médias, comme pour la traque de Ruben Um Nyobè, réfugié dans le maquis en 1955 (p. 96). Dans le cas de Patrice Lumumba, des photographies de son cadavre ont été diffusées ; ainsi, le leader devient trophée, « doublement tué, une première fois par l’arme à feu, une seconde par l’objectif de la caméra » (p. 99). Sur la question de la responsabilité des assassinats, Karine Ramondy a examiné les enquêtes menées comme des précédents significatifs pour l’histoire des crimes politiques, en montrant aussi leurs failles. Elle étudie notamment le rapport Bellonte sur l’accident d’avion ayant causé la mort de Boganda, en mettant en évidence les négligences de la commission d’enquête belge – avec toutefois l’idée qu’elle est un modèle du genre, l’équivalent n’ayant jamais été réalisé par le gouvernement français.

Éliminer les leaders

L’historienne s’intéresse dans une deuxième partie de l’ouvrage aux processus d’« élimination politique, physique et mémorielle » (p. 137) communs aux leaders étudiés. Ces processus reposent sur l’usage de la justice et des médias ; une fois morts, les dépouilles et les mémoires des leaders sont malmenées, ce qui n’empêche pas qu’ils soient pour la plupart devenus des icônes dans leurs pays respectifs. Les procédures judiciaires menées à l’encontre des leaders sont envisagées par l’historienne comme des armes politiques – « défensives ou offensives, dissuasives ou factices » (p. 139), utilisées dans le maintien de la mainmise du lobby colonial sur les « indigènes ». Les procès à l’encontre des leaders ont un triple objectif : paralyser, museler, décrédibiliser (p. 140). Ainsi, l’acharnement judiciaire contraint Ruben Um Nyobè à prendre le maquis pour fuir la prison ; la volonté de briser l’immunité parlementaire des leaders poursuit le même but.
Concernant la défense des leaders, Karine Ramondy porte une attention particulière aux réseaux d’avocats. Souvent financé par les partis communistes, le recours aux avocats occidentaux a pour conséquence le renforcement des suspicions d’accointance avec l’URSS, dans le contexte de la guerre froide. L’exemple des stratégies de défense employées par Marie-Louise Jacquier-Cachin, l’une des avocates de Ruben Um Nyobè en 1955, est particulièrement saisissant (p. 167). Avocate communiste ayant participé à la défense des ouvriers de l’usine Renault en grève, à celle de Duong Bach Maï à Saïgon ou
encore de militants poursuivis pendant la guerre d’Algérie, elle appuie sa défense sur l’idée selon laquelle les garanties de l’État de droit ne seraient pas respectées, cherchant à faire reconnaître la nature politique et non criminelle de ces actes liés à la lutte pour l’indépendance.

Comme l’arme judiciaire, l’arme médiatique participe pleinement de la volonté de nuire aux leaders. Pour décrédibiliser leurs actions, la presse comme la radio ont été largement employées pour attaquer leur image, ou censurer leurs idées aux échelles nationales mais aussi internationales. Leur irresponsabilité, leur incompétence, les accusations de débauche qui leur sont faites ont participé à leur diabolisation voire à leur animalisation. Parfois, des rumeurs ont annoncé leur décès avant leur véritable mort (p. 176). Cependant, les médias peuvent aussi être envisagés comme au service du leadership. Ainsi, le journalisme a
souvent été conçu comme un tremplin politique au moment des indépendances, de manière à rétablir l’équité de l’information. Des journaux d’opinion ont permis d’accompagner la lutte pour la souveraineté, comme La Voix du Cameroun ou encore L’Étoile, fondés par l’Union des populations du Cameroun (p. 206). L’élimination mémorielle des leaders, au-delà de leur mort, est l’objet d’un long développement : comme pour la damnatio memoriae dans la Rome antique, la mémoire des leaders est visée par un acharnement visant à priver ceux-ci des honneurs dus aux dépouilles : les corps sont violentés et privés de sépulture. Ainsi, le corps de Ruben Um Nyobè fut traîné, ensanglanté et son visage défiguré ; celui de Patrice Lumumba est quant à lui entièrement dissous dans la soude (p. 218 et 219). Bien que l’intention fût d’éviter la renaissance mémorielle des leaders, ces outrages ont favorisé l’émergence du statut d’icônes mémorielles, qui subsiste jusqu’à aujourd’hui dans le cas de Lumumba, Boganda et Nyobè (p. 232).

Les espoirs déçus de l’ONU et du panafricanisme

La troisième partie est consacrée aux entreprises politiques et diplomatiques des leaders impliquant l’ONU et les acteurs du panafricanisme, qui se sont souvent soldées par des désillusions. L’ONU s’est grandement souciée des indépendances des colonies dans les années 1955-1965 dans la mesure où celles-ci ont modifié l’équilibre des puissances. Le recours à l’organisation a d’abord fait l’objet d’espoirs pour les leaders, dans la perspective d’un rapprochement entre idéaux de la décolonisation et droits de l’homme. L’Assemblée générale, bien plus que le Conseil de sécurité dont ils étaient exclus, a constitué pour eux une tribune pour exprimer leurs idées et rechercher des soutiens. Cependant, l’inexpérience des leaders, les entraves qui leur ont été opposées ou les attaques du lobby colonialiste ont eu globalement raison des espoirs placés en l’ONU. Ces tentatives des leaders ne sont cependant pas restées vaines ; Nyobé tire par exemple une certaine légitimité de son déplacement à l’ONU au moment de son retour au Cameroun (p. 262). Dans l’accompagnement de l’émergence de la jeune République du Congo, l’action de l’ONU est devenue un cas d’école en relations internationales. L’assassinat de Lumumba n’a pas été évité, mais la réaction de l’ONU est aujourd’hui reconnue comme l’une des actions les plus abouties de la force onusienne (p. 282). Malgré cela, c’est l’inaction qui caractérise globalement le bilan de l’action onusienne pendant les indépendances.

Le panafricanisme a lui aussi suscité une certaine exaltation des leaders, puisque synonyme pour eux de grand retour des Africains dans l’histoire intellectuelle et politique des relations internationales (p. 301). Les projets d’union et de solidarité régionales et continentales ont cependant échoué eux aussi, l’Organisation de l’unité́ africaine (OUA) créée en mai 1963 n’aboutissant qu’à un simple organe de coopération étatique. Le projet de Boganda d’unir l’Afrique centrale latine a également connu l’échec, à cause notamment de ses difficultés à constituer une élite politique. Enfin, le panafricanisme a été éprouvé par la crise congolaise (1958-1960), alors que la conférence des peuples africains d’Accra le 5 décembre 1958 était vue comme un évènement matriciel de la solidarité africaine (p. 340). Cette conférence appuie le leadership de Patrice Lumumba, dont la formation politique est stimulée par son amitié avec Frantz Fanon, partisan comme lui de l’unité africaine (p. 357). Pourtant, comme pour le recours à l’ONU, le passage « de la théorie à la pratique panafricaine » (p. 365) se solde par un échec, incarné par la mort de Lumumba.

Une géopolitique néfaste aux leaders

La quatrième et dernière partie évoque une géopolitique néfaste pour les leaders et leur survie, due aux effets négatifs de la bipolarisation des relations internationales pour les indépendances africaines conjuguée à la persistance du néocolonialisme. Pour l’historienne, les archives ont remis en question la place des leaders africains, longtemps sous-estimés et considérés comme passifs (p. 371). Ils ont en effet été capable de s’affirmer dans un monde bipolaire, et l’étude de cette affirmation contribue à accorder à l’Afrique une historicisation et une spécificité. Karine Ramondy étudie notamment la perception des leaders africains par les dirigeants des grandes puissances, notant par exemple que Staline les juge défavorablement contrairement à Khrouchtchev, qui accepte leur neutralisme en se contentant de leur anti-impérialisme (p. 374). Les Soviétiques considèrent les leaders africains avec prudence, dans certains cas plus que d’autres : par exemple, chez Barthélémy Boganda, le rejet du communisme était constitutif de son identité politique. A l’inverse, Félix Moumié a cultivé une ambiguïté avec le communisme (p. 400) – des liens ont pu être fatals pour Karine Ramondy, selon laquelle « l’injonction à être communiste a tué les leaders » (p. 410).

Le rôle des renseignements occidentaux pour « favoriser les hasards » (p. 411) est longuement appréhendé dans le dernier chapitre de l’ouvrage. Sous le sceau du secret d’État, leur but est idéologique, correspondant à une volonté de contrôle. Ainsi, les services secrets du Royaume-Uni, des États-Unis ou encore de la France comptent parmi les plus actifs pour favoriser la place des puissances occidentales en Afrique centrale. En France, le nom de Jacques Foccart, souvent associé à la Françafrique, apparaît inévitablement, tout comme la figure du barbouze défini par Karine Ramondy par son action secrète, son fervent gaullisme et anticommunisme et son « sens du devoir » (p. 417). Foccart, qui, régulièrement informé sur Moumié, a sans aucun doute donné un « feu orange » à son assassinat (p. 459). Les réseaux semi-officiels et officieux, comme celui des appuis locaux – Fulbert Youlou en AEF ou encore Houphouët-Boigny en AOF par exemple – ont déployé de nombreux efforts pour étouffer les aspirations des leaders. Fulbert Youlou, qualifié de « fossoyeur de l’idéal
centrafricain » (p. 417), a cherché à déstabiliser les tenants de la souveraineté centrafricaine au profit des puissances coloniales. Les leaders avaient ainsi peu de chance de rester en vie : officiellement et officieusement, tout a été fait pour entraver leurs actions, qui se heurtaient aux intérêts français, belges, britanniques, ou américains en Afrique centrale mais aussi aux intérêts d’acteurs africains souvent proches des leaders.

Les leaders étudiés, considérés aujourd’hui comme les pères des nations
indépendantes, restent des références au sein des sentiments nationaux qu’ils ont eu à cœur de créer (p. 463). Lorsque Karine Ramondy explique que pour certains Africains, les malheurs que connaissent la République centrafricaine et la République démocratique du Congo s’expliquent par l’outrage fait à leurs pères fondateurs (p. 243), il apparaît clairement qu’à défaut d’être des prismes de lecture uniques des destins nationaux, il est indispensable de faire l’histoire de ces assassinats politiques. Encore très présents dans les esprits, un retour sur ces assassinats est essentiel pour les constructions nationales. L’ouverture d’archives, comme celles des gouvernements Ahidjo et Biya pour le Cameroun, permettra sans doute de nourrir d’autres recherches en ce sens. Le travail de Karine Ramondy ouvre également des possibilités de recherche sur d’autres contextes plus ou moins lointains – le Maroc et l’assassinat de Mehdi Ben Barka (1965) par exemple, ou encore, plus récemment, celui de Laurent-Désiré Kabilé au Congo-Zaïre (2001).

Liens utiles:

La présentation de l’ouvrage sur le site de l’éditeur

Quelques podcasts de RFI portant sur les recherches de Karine Ramondy :
1) https://www.rfi.fr/fr/emission/2018…
affaire-internationale
2) https://www.rfi.fr/fr/podcasts/2020…és-lumumba-à-um-nyobe-spéciale-
indépendance-rdc
3) https://www.rfi.fr/fr/podcasts/2020…
4) http://www.rfi.fr/fr/podcasts/20200…
%C3%A9tait-leader-g%C3%AAnant-les-fran%C3%A7ais

Sihem Bella – Professeure au lycée Jean Moulin (Roubaix)

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[IF]

Platon, Parménide et Paul de Tarse – FATTAL (RA)

FATTAL, M. Du bien et de la crise. Platon, Parménide et Paul de Tarse. Paris: l’Harmattan, 2016. Resenha de: FUNARI, Pedro Paulo A. Revista Archai, Brasília, n.20, p. 355-360, Maio, 2017.

Michel Fattal is a member of the International Plato Society, lecturer since 1994 at the Université de Grenoble Alpes, a specialist on ancient and mediaeval philosophy. M. Fattal has published so far nineteen books and more than forty articles, most of them dealing with philosophical theories about logos, including the Pre-Socratics, Plato, Aristotle, the Stoics, Plotin, Saint Augustine, and the medieval reception of the Greek philosophy. “e academy of moral and political sciences awarded him the Charles Lyon-Caen Prize, rewarding him for the publication of Platon et Plotin, Relation, Logos, Intuition  (Paris, l’Harmattan, 2013). Michel Fattal is thus a most distinguished scholar and now he publishes a fine book on the good and the crisis, linking Plato, Parmenides and Paul of Tarsus. As is his style, Fattal builds his argument using short items, each from two to four pages each, on specific subjects, easing the task of the reader. Even though learned and fond of etymological turns, all the Greek quotes are transliterated in Latin letters and translated into French, so that even lay readers may understand his stand. “e volume also puts together papers to be delivered in 2016 in Brasília and Bologna.

The two key concepts are “to put together”(sundein) and “crisis”(krisis). Crisis comes from the Greek krisis, separation, and the verb krino means to split apart, and then to decide, to judge. From Parmenides to Paul o f Tarsus, krinein implies a norm or criteria for choosing what to do and what to avoid doing. Parmenides already proposed that critical reason, or logos, splits apart truth and opinion. Michel Fattal aims thus at studyi ng the critical logos of Parmenides and the noncritical logos of Paul of Tarsus. He starts by considering how the good is relational (desmos) at the Phaedo (99c5-6):

99 ξ τὴν δὲ τοῦ ὡς οἷόν τε βέλτιστα αὐτὰ τεθῆναι δύναμιν  οὕτω  νῦν  κεῖσθαι,  ταύτην  οὔτε  ζητοῦσιν οὔτε  τινὰ  ο ἴ ονται  δαιμονίαν  ἰσχὺν  ἔχειν,  ἀλλὰ ἡγοῦνται τούτου Ἄ τλαντα ἄν ποτε ἰσχυρότερον καὶ ἀθανατώτερον καὶ μᾶλλον ἅ παντα συνέχοντα ἐξευρεῖν, καὶ ὡς ἀληθῶς τὸ ἀγαθὸν καὶ δέον συνδεῖν καὶ συνέχε ιν οὐδὲν ο ἴ ονται. ἐγὼ μὲν οὖν τῆς τοιαύτης αἰτίας ὅπ ῃ ποτὲ ἔχει μαθητὴς ὁτουοῦν ἥ διστ ̓ ἂν γενοίμην: ἐπειδὴ δὲ ταύτης ἐστερήθην καὶ οὔτ ̓ αὐτὸς εὑρεῖν οὔτε παρ ̓ ἄλλου μαθεῖν οἷός τε ἐγενόμην, τὸν δεύτερον

99c the power which causes things to be now placed as it is best for them to be placed, nor do they think it has any divine force, but they think they cannd a new Atlas more powerful and more immortal and more all-embracing than this, and in truth they give no thought to the good, which must embrace and hold together all things. Now I would gladly be the pupil of anyone who would teach me the nature of such a cause; but since that was denied me and I was not able to discover it myself or to learn of  it from anyone else.

It is thus the good that embraces (sundei) and holds together (sunechei) everything. Plato (Phd. 99c5) puts together under a single article (to) agathon and deon, the good and necessary at once, considering that the verb deo  means to happen and to put together. “e good (agathon) is necessarily to put together. At the Phaedo the good is self-su cient as it is principle (arche) and cause (aitia), being thus relational cause and causal relation. Participation (methexis) means also to put together (metechein), so that the good is a bond at the heart of the human language. Fur- thermore, Fattal argues that in the Phaedo Plato ad- dresses not only the study of the vertical relationship, a hierarchical one, linking the sensible and the forms, but also the horizontal links that the forms establish among themselves, later developed in the Sophist. “e Phaedo extends the principle of mutual exclusion of direct contraries to indirect ones, proposes the rule of inclusion or inference enabling forms to be related to each other.

Michel Fattal turns then to Parmenides and to the origins of the crisis, especially his Poem (8 Fr. 50-52):

[50] Ἐ ν τῷ σοι πα ύ ω πιστὸν λόγον ἠδὲ νόημα ἀμφὶς ἀληθε ί ης· δόξας δ’ ἀπὸ τοῦδε βροτε ί ας μ ά νθανε κόσμον ἐμῶν ἐπέων ἀπατηλὸν ἀκο ύ ων.

50 Here shall I close my trustworthy speech and thought about the truth. Henceforward learn the opinions of mortals,  giving ear to the deceptive ordering of my words.  (English translation by John Burnet, 1892).

The goddess of the Poem is at the same time thea (goddess) and aletheia  (truth), urging the disciple to avoid opinion and preferring truth. So much so, that Parmenides, for the first time in western philosophy, considers that reason, or logos, has a function in relation to truth and critical assessment, enabling late r Greek philosophy to establish ontological and gnose o- logical hierarchies.

All those are the necessary steps conducing to a di¬erent Pauline reason, or logos, for it is a pneumatic one. Fattal concludes the study by focusing at th e First Letter to the Corinthians, dated around 56 AD and particularly comments a key excerpt:

Paul, 1 Corinthians 2, 14-16

14 ψυχικὸς δὲ ἄνθρωπος οὐ δέχεται τὰ τοῦ πνεύματος τοῦ θεοῦ, μωρία γὰρ αὐτῶ ἐστιν, καὶ οὐ δύναται γνῶναι, ὅτι πνευματικῶς ἀνακρίνεται·

15 ὁ δὲ πνευματικὸς ἀνακρίνει [τὰ] πάντα, αὐτὸς δὲ ὑπ ̓ οὐδενὸς ἀνακρίνεται.

16 τίς γὰρ ἔγνω νοῦν κυρίου, ὃ ς συμβιβάσει αὐτόν; ἡμεῖς δὲ νοῦν χριστοῦ ἔχομεν.

14 But a natural man does not accept the things of the Spir- it of God, for they are foolishness to him; and he cannot understand them, because they are spiritually appra ised.

15 But he who is spiritual appraises all things, ye t he himself is appraised by no one.

16 For who has known the mind of the LORD, that he will instruct him? But we have the mind of Christ.

New American Standard Bible

Paul proposes a spiritual conversion of the nous, intel- ligence, reason, intellect, so that the human being gets a superior understanding or judging capacity, and as such the spiritual human being discerns and judges (ankrinei) everything. This is thus the result of the conversion of the physical to the spiritual, enabling the spirit (pneuma) to foster critical discernment. Those proposals result also from the conflicts within the Corinthian church and they establish a non-critical reason or logos, in opposition to the critical one of Parmenides. The criteria proposed by Paul are spiritual, beyond and above the material world. Michel Fattal finisches the volume by questioning what he defines as nihilist approaches countering classical metaphysics, notably those thinkers of suicion, such as Freud, Nietzsche and Marx. Fattal does not consider that Freudian Subconscious, Nietzschean Der Wille zur Macht or Marxian infrastructure could explain and define humans, human values and conscience. Paul’s reason or logos, on the other hand, broadens human apirations, as it draws its strength from God, from love (agape), a superior grace. Michael Fattal concludes by stating that Paul’s methodical and dialectical reason or logos is valid for humans in any time. Michel Fattal relates classical ontology to Christian reasoning, opposing critical and non-critical, physical and spiritual reason pledging for the eternal value of a spiritual approached grounded on love. Not all modern scholars will agree wit his stand, but the main strength of the volume is in te in-depth analysis, of philosophical concepts from ancient to modern times.

Pedro Paulo A. Funari Du bien et de la crise. Platon, Parménide et Paul de Tarse Universidade Estadual de Campinas (Brasil). E-mail: [email protected]

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Auguste Comte. La science, la societé – MARIETTI (RA)

MARIETTI, Angele Kremer (Dir). Auguste Comte. La science, la societé. Paris, França: L’Harmattan, 2009. Resenha de: BENOIT, Lelita Oliveira. Revista Archai, Brasília, n.3, p. 165-166, jul., 2009.

Auguste Comte é ainda – e talvez hoje, mais do que no século XIX  – motivo de discussões intensas e polêmicas, como esta que é apresentada no livro que estamos resenhando, ocorrida por ocasião do aniversário de cento e cinqüenta anos da morte do filósofo. Em outubro de 2007, na Salle des Actes, que se situa na Université Paris 4, a célebre Sorbonne, sob a presidência da professora  Angèle  Kremer  Marietti,  reuniu-se o Groupe d’Études et des Recherches Épistémologiques para refletir e analisar asp ectos essenciais da obra de Auguste Comte. Lembremos que este colóquio foi promovido pela Association Internationale “La Maison d’Auguste Comte”, cuja sede se encontra em Par is. Sintetizando o conteúdo deste encontro, o livro em questão apresenta artigos de diversos pesquisadores ali presentes.

Comecemos por aquela temática que, de certo modo, parece nortear a coletânea. Angèle Kremer Marietti (Université de d”Amiens, França), em seu “La lecture des textes de Comte soumise aux méthodes du télescope et du kaléidoscope”, relê Comte a partir do próprio Comte, ou mais exatamente, da perspectiva de certas “Lições”do Curso de Filosofia Positiva e do Sistema de Política Positiva. A filósofa resgata significados sedimentares, enraizados nos textos comteanos, de conceitos que constroem relações entre Ordem e Progresso, aprofundando-os. Este seria, se assim podemos dizer, o significado dessas investigações voltadas para o estudo daquele s que o próprio Comte chamou de método do telescópio (télescope) e do calidoscópio (kaléidoscope). Colocando-se nessas perspectivas, aparentemente enigmáticas, a autora mostra que a metáfora do telescópio “é perfeitamente adequada para explicitar a classificação das ciências”(p. 18), sobretudo no Curso de Filosofia Positiva. Quanto à perspectiva do calidoscópio, seria, segundo a autora, “um modelo de pensamento utilizado para descrever como múltiplos elementos, em um finito compreendido em uma tópica finita, podem se combinar em um número indefinido de vezes, seguindo um simples re-agencemento do dado”(p. 20). A autora analisa elementos do calidoscópio comteano, elementos estes que coincidem com os conceitos da estática comteana (entre estes últimos: a biologia, a ciência do homem, o meio interior, dependência e variação, vida e organização, sociocracia). O ineditismo desta análise reabre discussões essenciais sobre alguns dos desgastados e incompreendidos temas comteanos, que envolvem Ordem e Progresso.

Outro ensaio de igual interesse por seu conteúdo inovador é o de autoria da filósofa Grange (Université de Nancy, França), intitulado “Le rôle social des sciences: l’astronomie”. Também aqui estamos em presença de uma análise que, paradoxalmen te, restitui os significados esquecidos da astronomia comteana quando esta se inscreve na hierarquia das ciências. Articulam-se, neste ensaio, teses provindas da leitura comteana do idealismo do século XIX e do empirismo clássico, para prover de significa do a astronomia, que nem seria ciência positiva pura, nem idealidade desprovida de base empírica. Sobretudo, na “astronomia moderna”– parece nos dizer a autora – revela-se uma vocação maior, a de, coletivamente e definitivamente, ultrapassar “atitudes mentais herdadas das religiões”(p. 88). Duas vertentes aí se entrecruzam: esta de romper com a base teológica do passado e outra, de mostrar que existe um “determinismo exterior”para a existência da astronomia. Ciência empírica e saber filosófico, a astronomia está neste limite que sinaliza a passagem para a “modernidade positivista”, leitura esta, lembremos, de rara profundidade para os estudos contemporâneos do positivismo comteano.

O  espaço  parece  pequeno  para  listar  o  conteúdo  de  outros  ensaios,  igual mente importantes (como os de Saïde Chebili, Cláudio de Boni, Gilles Charest, entre outros),  que compõe esse livro, como já dissemos, de significativa contribuição para os estudos do positivismo comteano, na França, no Brasil e em toda parte.

Lelita Oliveira Benoit.

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Histoire naturelle et voyages scientifiques (1780-1830) | Lorelai B. Kury

Conduzir os leitores no “sentido inverso” ao das viagens francesas aos países exotiques na época da transição do século XVIII para o século XIX é a proposta de Histoire naturelle et voyages scientifiques (1780-1830), publicado na França em 2001 e que apresenta a tese de doutoramento apresentada na École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris pela historiadora Lorelai Kury, pesquisadora da Fundação Oswaldo Cruz (Fiocruz) e professora da Universidade do Estado do Rio de Janeiro (UERJ).

Um dos primeiros méritos a se destacar nessa obra, embora as viagens sejam um dos aspectos mais recorrentes na literatura internacional relacionada à história natural, é exatamente a originalidade com que o tema é abordado. Não se trata de questionar ‘olhares europeus sobre países exóticos’. Pelo contrário, interessa compreender as razões que levaram os franceses a viajar, as instituições que organizaram e lucraram com esses empreendimentos, o destino dado às coletas que chegavam em profusão à França na virada do século XVIII para o XIX, para servir à agricultura e à indústria e favorecer as pesquisas dos naturalistas em seus gabinetes. Leia Mais

Pistes didactiques et chemins d’historiens. Textes offerts à Henri Moniot – BASQUÈS et al (CC)

BAQUÈS, Marie-Christine; BRUTER, Annie; TUTIAUX-GUILLON, Nicole (Org). Pistes didactiques et chemins d’historiens. Textes offerts à Henri Moniot. Paris, Budapest et Turin: L’Harmattan, 2003. 382p. Resenha de: Charles Heimberg. Le cartable de Clio – Revue romande et tessinoise sur les didactiques de l’histoire, Lausanne, n.3, p.321-322, 2003.

La tradition des « Mélanges » offerts à un chercheur qui part à la retraite débouche souvent sur des volumes très éclectiques. Mais avec Henri Moniot, la diversité des approches, pardessus les frontières, de l’histoire occultée de l’Afrique à la question récemment soulevée de la didactique de l’histoire, ne fait que refléter la richesse et l’originalité d’un parcours scientifique hors du commun.

Parmi les nombreux thèmes évoqués dans ce volume, il en est qui interrogent la différence et son occultation. Ainsi la visibilité des femmes dans l’histoire enseignée est-elle évoquée pour ses limites. Annie Rouquier regrette à juste titre une réduction régulière de leur place dans les manuels et les programmes français (mais en va-t-il autrement ailleurs?). Autre dimension de la différence, celle du racisme et de la conception ethnique de la nation. Claude Liauzu traite la question de l’ethnocentrisme des savoirs universitaires, qui sont nés avec la modernité et l’émergence de l’État nation, et s’interroge sur l’opacité des ressorts profonds du racisme, ainsi que sur les points communs du racisme colonial, de la xénophobie et de l’antisémitisme, autant de manières problématiques de gérer le rapport à Catherine Coquery-Vidrovitch s’interroge sur les liens inavoués entre histoire et propagande. Les faussaires de l’histoire sont certes identifiables, mais le rapport entre histoire engagée, dans le bon sens du terme, et parti pris idéologique est plus complexe. En principe, c’est l’apport de la connaissance qui devrait distinguer l’histoire de ses usages pervertis. Mais la nature même d’une science sociale ne permet pas de régler complètement la question. D’où l’intérêt, par exemple, des Subaltern Studies, ces études d’historiens de pays anciennement colonisés qui tentent de redonner une certaine pluralité à leur discipline.

Il n’est pas possible de rendre compte brièvement ici de toutes les contributions de ce volume. Notons toutefois la présence d’une série d’auteurs polonais, ce qui témoigne des réseaux de réflexion et de recherche comparée qu’Henri Moniot a su tisser au cours de sa carrière.

La question de l’enseignement de l’histoire est au centre d’un grand nombre de textes. Par exemple, les tentatives internationales de réécrire l’histoire dans un sens pacifique, favorable à l’entente entre les peuples, qui ont été impulsées au cours de l’entre-deuxguerres par le Bureau International de l’Éducation de Genève sont analysées par Maria Cristina Giuntella. Le bilan qu’elle en dresse n’est pas brillant, mais il est intéressant de constater que le débat se déroulait alors entre les tenants d’une approche éducative et morale de l’histoire enseignée et ceux qui tenaient à transmettre les connaissances spécifiques de la discipline, un débat qui n’est toujours pas épuisé aujourd’hui. De son côté, Anne Morelli relate la période où la Belgique a connu un enseignement rénové de l’histoire, un programme problématisé et susceptible de favoriser les activités des élèves qui a été généralisé à la fin des années soixante,puis supprimé par un ministre conservateur au début des années quatre-vingt. Encore une fois, ce cas nous montre l’inscription dans la longue durée de certains débats fondamentaux sur l’enseignement de l’histoire. Les propos de Christian Laville sont encore plus inquiets pour la période récente. Il note en effet une certaine tendance, dans bien des pays, à vouloir revenir à un récit fermé destiné à « mouler les consciences ». La dimension civique de l’enseignement de l’histoire devrait pourtant nous mener à aller dans le sens du développement d’un sens critique. Sur le même thème, François Audigier appelle de ses vœux un développement des réflexions et des recherches en didactique pour que l’on sache mieux quels récits communs sont à construire et ce que les élèves s’approprient vraiment en termes de citoyenneté et de sens critique.

Nicole Tutiaux-Guillon insiste à juste titre sur la valorisation de l’adhésion et la prédominance d’une histoire scolaire, en France, qui prétend dire la réalité du monde en évitant de laisser planer le doute et les incertitudes. Enfin, les deux dernières contributions de l’ouvrage, dues à Théodora Cavoura et Nicole Lautier, portent sur la pensée historique, notamment autour du raisonnement analogique. Mais comment passe-t-on de l’analogie spontanée à l’analogie scientifiquement raisonnée? Selon quels critères peut-on sortir du sens commun et entrer réellement dans une pensée historique? C’est tout le problème de la pensée et de la conscience historiques qu’affronte désormais la recherche didactique pour développer une construction lucide de l’histoire scolaire par ses acteurs.

Ce volume, décidément, est d’une très grande richesse!

Charles Heimberg – Institut de Formation des Maîtres (IFMES), Genève.

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Religion grecque et politique française au XIXe siecle, Dionysos et Marianne – TRABULSI (VH)

TRABULSI, José Antônio Dabdab. Religion grecque et politique française au XIXe siecle, Dionysos et Marianne. Paris: L’Harmattan, 1998. Resenha de: FUNARI, Pedro Paulo A. Varia História, Belo Horizonte, v.15, n.20, p. 186-190, mar., 1999.

Raros são os historiadores brasileiros que publicam livros no exterior e, ainda mais infreqüentes, aqueles que o fazem sobre temas distantes da História do Brasil. O Professor Dabdab Trabulsi, da Universidade Federal de Minas Gerais, já havia publicado, em Paris, um volume sobre Dionysisme, pouvoir et socíété (Belles Lettres, 1990), obra que recebera prêmio, na França, por seu valor e, agora, publica um trabalho ainda mais ambicioso. Trata-se de um estudo, propriamente, historiográfico, sobre a interpenetração de ciência e política, no século XIX, centrando-se sobre o tratamento dispensado à religião grega pela erudição francesa, no contexto da História da França.

Wolfgang J. Mommsen1 lembrava que já Goethe advertira que cada geração cria seu próprio passado e Dabdab Trabulsi, logo de início, explícita uma abordagem que procura dar conta do contexto de produção da historiografia: “há que examinar os condicionamentos diversos que influem sobre a elaboração dos modelos de interpretação da História e, ao mesmo tempo, estudar a dinâmica científica, que tem uma dinâmica própria, e que pode fazer perdurar certos modelos bem adiante dos contextos sociais e intelectuais que lhes deram origem” (p. 9). A partir deste enfoque, o primeiro capítulo aborda a evolução política e intelectual francesa no século XIX, em especial a oposição entre catolicismo e laicização e suas repercussões tanto no ensino básico como superior. No segundo capítulo, dedicado aos fundamentos do debate historiográfico, debruça-se sobre a religião grega em meados do século, aprofundando-se em Fustel, Renan, Duruy, Girard, Boissier. Destaque-se que o estilo francês, literário, por oposição à erudição alemã, é relacionado, após a derrota de 1870-71, à superioridade da Educação alemã, que teria garantido a vitória militar aos prussianos (p. 37).

No capítulo terceiro, “A Idade da Erudição Triunfante”, a emulação à erudição alemã, de cunho filológico, acaba por produzir seus resultados, a começar pelo Dictíonnaire des antiquítés grecques et romaines, de C. Daremberg, E. Saglio e E. Pottier (a partir de 1877). O autor estuda os verbetes da enciclopédia que se referem a Dioniso e dialoga com os autores daquela época como se fossem nossos contemporâneos: Gerard faz uma “muito boa” apresentação, Lenormant é “demasiado etimológico”, Legrand compreende melhor as mênades do que um autor atual, Devereux, “que não conseguiu compreender”, algo que Legrand já explicara no século passado. Devereux “está totalmente equivocado” (p. 65)2 . Embora pouco usuais na historiografia anglo-saxônica e alemã, estes juízos e mesclas de abordagens afastadas no tempo podem ser o resultado de uma fluidez tipicamente francesa3 . Ainda neste capítulo, menciona en passant a “invenção do Oriente”, ainda que não explore o conceito de “invenção”, tão explorado na historiografia contemporânea, em geral, e sobre a Antigüidade, em particular4.

Em seguida, volta-se para a vulgarização, as polêmicas e os manuais escolares, objeto pouco explorado pelos estudiosos da historiografia. A imagem dominante, que continuará como referência por longo tempo, será, segundo o autor, aquela elaborada nos grandes trabalhos de erudição, dominados pelo positivismo e a filologia comparativa indo-européia. Com o tempo, a Antropologia começa a deslocar a lingüística como modelo explicativo, comparando os antigos aos “primitivos”. Os livros didáticos. por outro lado, seguem, com certo atraso, os autores eruditos, dando pouco destaque a Dioniso, associado à Ásia e, desta forma, à oposição ocidente/oriente, aludida acima, quando se mencionou a invenção do Oriente. A breve conclusão constata que “o exame dos diversos autores mostrou-nos que estas teorias e métodos foram elaborados no calor da luta social e política” e que “a História da Antigüidade e de sua religião participou na obra de laicização dos espíritos que contribuiu para consolidar a República. Seu esforço metodológico foi “exportado” para outros domínios e intelectuais saídos dos estudos da Antigüidade levaram este sopro crítico para a criação de outras disciplinas científicas” (p. 94).

Dabdab Trabulsi constrói um quadro coerente, cujo ponto alto consiste, precisamente, na articulação entre o estudo da Antigüidade e a política francesa. A oposição entre as correntes católicas e laicas, tão presente na França do oitocentos, apresenta-se, de forma explícita, nas formulações sobre a religião grega e o dionisismo, em particular. O estilo literário francês, oposto ao estilo erudito alemão, liga-se à influência crescente e irresistível da ciência alemã, cujos parâmetros, gradativamente, passam a ser reconhecidos pelos estudiosos franceses. Neste contexto, os autores alemães citados pelos franceses aparecem no livro apenas de forma indireta, sempre referidos pelos autores franceses estudados. Isto explica que a os fundamentos da filologia indo-européia, criação alemã por excelência, apareça de forma superficial. H.J. Klaproth, criador do termo lndogermanisch, em 1823, ainda usado pela historiografia alemã, foi apropriado pelos franceses, alterando seu nome para “IndoEuropeu”, menos germânico e intenso ao nacionalismo francês. A noção de Ursprache não pode, além disso, ser separada de Urvolke Urheimat: uma língua, um povo, uma cultura. Naturalmente, a leitura francesa dos alemães era muito seletiva e não é casual que nada disso apareça nos autores franceses. Uma comparação, pois, entre o que diziam os franceses dos alemães e os originais alemães muito poderia contribuir para elucidar a especificidade da construção discursiva francesa.

A construção discursiva dá-se, assim, por contrastes, e a historiografia francesa não se mirava e diferenciava apenas na alemã, mas há, também, uma oposição por silêncio: a historiografia em língua inglesa. Se os franceses mantinham uma relação particularmente complexa com os alemães, o silêncio quanto à literatura erudita britânica não podia ser mais significativa, especialmente após a derrota napoleônica. Os clássicos britânicos sobre a religião grega, desde Potter, Blackwell, Musgrave, Milford e Jones, nos séculos XVII e XVIII, chegando a Gladstone e Brown, já no século XIX5 , não foram ignorados à toa pela erudição francesa do século XIX, pois o referencial, por um lado protestante e por outro monárquico, não encontrava ressonância na oposição francesa entre católicos e laicos. A historiografia de língua inglesa tem ressaltado, nos últimos anos, que, a despeito desse silêncio francês, havia relações íntimas entre os paradigmas interpretativos que se formavam, em particular no que se refere à hermenêutica filológica e suas derivações colonialistas e racistas6 . Este contexto permitiria notar que o estudo da Antigüidade não apenas serviu para fortalecer a laicização dos espíritos como, principalmente, para assentar as bases de uma Weltanschauung que, a um só tempo, se queria neutra e científica e que se fundava em classificações iníquas. O anti-semitismo, primeiro latente e, depois, ativo e triunfante é só uma das manifestações desse novo paradigma. Ainda que tema pouco explorado por Dabdab Trabulsi, diversos autores franceses estudados neste volume não escondem seu propósito de naturalização da superioridade grega frente à inferioridade oriental. Neste sentido, o caso Dreyfus revela este outro lado do êxito dos novos paradigmas, com um novo anti-semitismo, agora científico, por oposição àquele religioso.

De toda forma, o livro de Dabab Trabulsi contribui para que se entenda melhor como a historiografia francesa continua a preferir imaginar-se auto-suficiente e com uma contribuição sempre positiva para a sociedade francesa. Já se mencionou, mais de uma vez, que a França tem dificuldade em lidar com um passado nem sempre tão humanista quanto sua consciência gostaria que fosse, nem tão autônomo e original como conviria ao nacionalismo. Dionysos et Marianne insere-se bem nesta tradição e o autor, ainda que brasileiro, não deixa de adotar uma perspectiva eminentemente francesa. O mérito maior desta obra consiste em demonstrar que também um brasileiro pode escrever um estudo historiográfico à francesa e para os franceses, mérito tanto maior quanto Dabdab Trabulsi retoma e vivifica estes valores com competência e conhecimento de causa. Até mesmo o estilo da escrita francesa do autor, envolvente e acolhedor, favorece esta identificação do leitor com os argumentos apresentados. O volume constitui, pois, uma leitura agradável e recomendada a todos os que se interessam pelo estudo da historiografia.

Notas

1… die bekannte. schon von Johann Wolfgang Goethe hervorgehobene tatsache. dass eine jede Generation die Vergangenheit die Geschichte. in der si wiedererkennt; ihr Geschichtsbild ist Teil ihrer geistig Kulturelfen und nicht selten auch ihrer politischen ldentitat. em Historlsche Zeltscrift. 238, 1, 1984, Die Sprache des Historikers, p. 80.

2 Contraste-se com Ellen Somekawa & Elizabeth A. Smith: there is no one neutral/po/itical position from which to view events and hence no one correct intepretation, em Journal of Social Hlstory, 1988, 22,1, Theorizing the writing of history, p. 154.

3 Segundo Ernest Schulin, ich habe versucht. den Weg einzelner bedeutender Geschchtswissenschaften in unserem Jahrhundert zu skizzeieren: … der franzosischen mil ihrer breiten, unideo/ogischen Vergangenheits rekonstruktion. em Hlstorische Zeitschrlft. 245, 1, 1987, Geschichtswissenschaft in unserem Jahrhundert. Probleme und Umrisse einer Geschichte der Historie, p. 29.

4 Cf. Mark Golden & Peter Toohey (orgs), lnventing Ancient Culture, Londres. Routedge, 1997.

5 J. Potter, Archaeologia Graeca, or the Antiquities of Greece, Londres, 1697; T. Blackwell, Enquiry into the Life and Writing of Homer, Londres. 1735; S Musgrave, On lhe Graecian Mythology, Londres, 1782; W. Mitford, The History oi Greece. Londres, 1784-1804; W Jones, on the gods of Greece, ltaly and lndia, em The Works of Sir William Jones, vol.1 ” Londres. 1807; W Gladstone, Juventus Mundi: The Gods and Men of the Heroic Age, Londres, Macmillan,1869: R. Brown, Semitic influences in Hellenic Mythology, Londres, 1898.

6 Cf. M. Bernal, Studies in History and Phílosophy of Science, 1993, 24,4, Essay review, Paradise Lost, pp. 669-675; M. Bernal, Social Construction of the Past, organizado por G. Bond & A. Gilliam. Londres. Routledge, 1994, The image of Ancient Greece as a tool for colonialism and European hegemongy, pp. 119-128; E. M. Wood, Peasant-Cítízen and Slave, The Foundations of Athenian Democracy, Londres, Verso, 1989.

Pedro Paulo A. Funari – Departamento de História, Instituto de Filosofia e Ciências Humanas, Universidade Estadual de Campinas. E-mail: [email protected]

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